Shinn-Yi Maes, une rencontre vivifiante

 

Ancienne étudiante à l’Institut Marie-Thérèse, Shinn-Yi Maes a créé une compagnie de danseurs de claquettes dont on a pu apprécier la prestation, à l’IMT même, lors de la Fête des Coteaux de la Citadelle, en octobre dernier. Son parcours quelque peu atypique vaut bien d’être relaté, car si nous avons tous des rêves, nous sommes certainement peu nombreux à croire en leur possible réalisation. Ainsi va l’humain, et pourtant…

Il paraît que pour réaliser ses rêves, il faut être humble, les passions sont des folies mesurées. Shinn-Yi a les deux pieds sur terre, si elle est emportée par ses désirs, elle est aussi et surtout en mesure de les confronter à la réalité et donc capable de les concrétiser : « J’ai beaucoup de rêves et beaucoup d’ambition, je suis motivée, patiente et persévérante. ». Elle énonce également ceci avec conviction : « les difficultés personnelles peuvent être un moteur de réalisation, une jeunesse difficile ne fait pas une mauvaise personne ».

« Une ardeur d’avance… »

Posséder une certaine témérité est d’importance pour oser lancer une compagnie de danseurs de claquettes, vivre d’une telle entreprise n’est pas aisé, il faut un public, d’abord, et la crise financière actuelle est un obstacle considérable. 
Même si ce n’est « que du bonheur », se rendre à une manifestation culturelle payante n’est pas une priorité. De plus le simple fait de pouvoir rémunérer tous les participants d’un spectacle est déjà un casse-tête car les acteurs sont nombreux : en plus des danseurs, il y a tous les travailleurs dont l’organisation et le bon déroulement du spectacle dépendent. 
Pour Shinn-Yi, « le fait de payer équitablement les membres de ma compagnie reste à l’état de rêve, à ce jour ce n’est pas encore possible. Pour subvenir à mes propres besoins, je donne de nombreuses heures de cours de danse à l’école de Martine Wolff, ce qui est physiquement éprouvant, voir même usant. ». Mais la passion aidant…

Un parcours de danseuse aux expériences variées.

C’est à l’âge de six ans, par la danse classique, que le parcours de danseuse de Shinn-Yi débute,  elle passe ensuite aux danses de salon ce qui l’amène à  participer rapidement à diverses compétitions d’envergure, notamment à un niveau mondial. Professeur de tango argentin, Shinn-Yi pratique aussi le showdance, le lindy-hop, se lance dans des compétitions de boogie et découvre les claquettes à seize ans. 
Au seuil de la trentaine, un concours de circonstances l’amène à créer une compagnie de danseurs de claquettes.  La compagnie  donne son premier spectacle dans le cadre des fêtes de « Olne autrefois ». Il s’agit d’une comédie musicale appréciée par de nombreuses personnes, cette fête de village recevant en deux jours plus de dix mille visiteurs. La troupe est lancée, elle se produit alors essentiellement par le biais de contrats privés : anniversaires, thés dansants, etc…  

Et à propos de l’IMT. 

Ancienne étudiante de l’IMT en section tourisme, Shinn-Yi se souvient de sa scolarité avec plaisir, de sa classe surtout, au sein de laquelle les élèves étaient solidaires. Pour elle, « l’Institut Marie-Thérèse , ce sont surtout des relations de respect entre profs et élèves. » Elle se demande d’ailleurs si c’est toujours d’actualité, elle a l’impression que « les adolescents ont bien changé et ne se soucient plus d’être simplement respectueux. » 
C’est à voir, on peut encore s’attendre à des surprises agréables ! 
Dans les classes de Shinn-Yi, en tout cas, le respect est la première règle, impossible d’assister à ses cours si on ne s’y plie pas. Étant donné la personnalité quasi charismatique de cette belle jeune femme, il serait difficile de n’avoir pas envie d’être à son égard déférent et courtois…

Un souvenir cuisant et riant.

Petit clin d’œil pour terminer ce portrait : un jour de neige, Shinn-Yi est victime d’une chute dans la cour de l’école et ce, peut-être, devant 1200 élèves ! Le fou rire l’empêche de se relever, l’éducatrice venue à son secours n’obtient pas de meilleurs résultats. Elle est clouée au sol par le rire, comme quoi c’est par son bon côté que Shinn-Yi prend la vie !

 

Alain Braibant, 21/11/08

Revenir aux rencontres